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« Qu’est-ce donc que le psaume ? C’est un instrument de musique dont joue le saint Prophète avec l’archet du Saint-Esprit et dont il fait résonner sur la terre la douceur céleste. Avec les lyres et leurs cordes, […] il rythme les voix différentes et inégales et dirige le cantique de louange divine vers les hauteurs du ciel. » Saint Ambroise Psaume 87 (hébreu 88)
Dans cette nuit où je crie
2 Seigneur, mon Die u et mon salut,
dans cette nuit où je cr ie en ta présence,
3 que ma prière parvi enne jusqu’à toi,
ouvre l’or eille à ma plainte.
4 Car mon âme est rassasi ée de malheur,
ma vie est au b ord de l’abîme ;
5 on me voit déjà desc endre à la fosse, *
je suis comme un h omme fini.
6 Ma place est parm i les morts,
avec ceux que l’on a tu és, enterrés,
ceux dont tu n’as pl us souvenir,
qui sont exclus, et l oin de ta main.
7 Tu m’a mis au plus prof ond de la fosse,
en des lieux englout is, ténébreux ;
8 le poids de ta col ère m’écrase,
tu déverses tes fl ots contre moi.
9 Tu éloignes de m oi mes amis,
tu m’as rendu abomin able pour eux ;
enfermé, je n’ai p as d’issue :
10 à force de souffrir, mes ye ux s’éteignent.
Je t’appelle, Seigne ur, tout le jour,
je tends les m ains vers toi :
11 fais-tu des mir acles pour les morts ?
leur ombre se dresse-t- elle pour t’acclamer ?
12 Qui parlera de ton amo ur dans la tombe,
de ta fidélité au roya ume de la mort ?
13 Connaît-on dans les tén èbres tes miracles,
et ta justice, au pa ys de l’oubli ?
14 Moi, je crie vers t oi, Seigneur ;
dès le matin, ma pri ère te cherche :
15 pourquoi me rejet er, Seigneur,
pourquoi me cach er ta face ?
16 Malheureux, frappé à m ort depuis l’enfance,
je n’en peux plus d’endur er tes fléaux ;
17 sur moi, ont déferl é tes orages :
tes effrois m’ont rédu it au silence.
18 Ils me cernent comme l’ea u tout le jour,
ensemble ils se ref erment sur moi.
19 Tu éloignes de moi am is et familiers ;
ma compagne, c’ est la ténèbre.
Doxologie
Après un distique :
Gloire au Père, et au Fils, et au S aint-Esprit, *
pour les siècles des si ècles. Amen.
Gloire au Père, et au Fils, et au S aint-Esprit, †
au Dieu qui est, qui ét ait et qui vient, *
pour les siècles des si ècles. Amen.
Après une strophe de quatre ou six lignes :
Rendons gloire au P ère tout-puissant,
à son Fils, Jésus Chr ist, le Seigneur,
à l’Esprit qui hab ite en nos cœurs,
pour les siècles des si ècles. Amen.
Oraison Seigneur, unique salut des malheureux, dans le cri de ceux qu’on abandonne, entends Jésus qui t’interroge. Dans les corps qui n’inspirent que dégoût, vois le corps de ton Fils en croix. Dans l’effroi de ceux qui sont sur leurs fins, reconnais l’agonie de ton Bien-Aimé. Ne feras-tu pas pour les hommes qui te cherchent ce que tu as fait pour lui ?
Version œcuménique. Texte liturgique. Copyright © 2012 A.E.L.F. pour la traduction des psaumes, les oraisons et les titres. Tous droits réservés.
Psalmodiez à l’aide de tons simples
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Éclairage sur le Psaume 87 Face au ravage du mal, un cri ! La haine a sa place dans la prière. Sinon, comment pourrait-elle se guérir ? Car le mal du monde nous tenaille et nous ronge, nous mêmes et tant d’autres, autour de nous et loin de nous. Et de fait, ils sont nombreux les psaumes qui disent de façon forte et parfois terrible le poids de la haine, de la rudesse totale qui en l’homme emporte les digues du côté du non-sens, jusqu’à ce que puisse revenir une forme de paix, si toutefois cela est possible. Et parfois la prière s’inscrit dans ce moment intermédiaire du doute, quelquefois total. Ainsi la prière, et pour leur part les psaumes, s’expriment-ils parfois en des mots rudes, râpeux, cris des tréfonds. Mais mieux vaut prier mal que de ne pas prier du tout, enseigne discrètement le Psautier. À moins qu’il n’interroge de fait aussi sur qu’est-ce que prier ? La réponse apprise, souvent, enseigne qu’il y faut des mots polis et quelque peu feutrés, filtrés peut-être. Que l’on ne peut parler à Dieu de tout, ou du moins qu’il faut s’abstenir quand le cœur est trop terne ou, à l’opposé, violent. On repense ici à Thérèse d’Avila, rappelant ses sœurs à plus de vigueur dans la prière : « Le monde est en feu, ce n’est pas le moment de parler avec Dieu de choses de petite importance ! » Les psaumes ouvrent la voie, comme on le dit parfois des montagnards sur des parois exposées souvent plein nord. Car c’est en priant que le cœur s’apaisera et peu à peu retrouvera les mots ou le cœur de Dieu, sa Torah. Extrait du Guide de lecture et de prière des Psaumes, Sous la direction de Jacques Nieuviarts et Jean-Pierre Prévost, éditions Bayard Nuit sans étoile Difficile d’être plus sombre et plus désespéré que le psalmiste ! Ses appels répétés restent sans réponse. La mort rôde, le gouffre l’aspire, la tombe l’invite. Oublié de tous, victime de la colère divine, il s’enfonce dans des eaux sombres et mortelles. C’est bientôt la fin, il va mourir. Il impute à Dieu sa situation tragique. […] Face à la mort ou à d’autres situations apparemment sans issue, beaucoup ne parviennent plus à percevoir la moindre éteincelle de lumière. Ce psaume reflète la détresse des mourants ou des victimes de dépression profonde. Il leur offre des mots pour exprimer leur désarroi, leur révolte. Tendre les mains vers Dieu, même pour se plaindre, n’est-ce pas déjà s’acheminer vers un début de confiance ? Extrait de La Bible Expliquée (en français courant). Négociation courageuse avec le Seigneur Bien que ce psaume soit une plainte, le Seigneur demeure le Dieu du salut (verset 1) : c’est en tout premier lieu la foi du psalmiste qui porte cette prière. Mais il faut aussi, nous dit le Pape François, prier avec courage et négocier avec le seigneur jusqu’à l’importuner. « Si tu veux que le Seigneur t’accorde une grâce, tu dois prier courageusement et faire ce qu’a fait Abraham (dans Gn 18,16-33), avec la même insistance ». Sainte Thérèse parle elle aussi de la prière comme d’une négociation avec le Seigneur et le Pape François ajoute que ceci n’est possible que lorsqu’on est familier avec lui. Les versets 10b à 13 du psaume viennent témoigner de cette familiarité entre le psalmiste et le Seigneur, et d’un engagement du psalmiste à révéler fidèlement ici bas la bonté infinie du Seigneur tant que le Seigneur lui accordera la grâce de rester en vie délivré du mal qui le ronge. C’est pas facile quand tout semble défaforable de prier le Seigneur miséricordieux pour qu’il nous vienne en aide et c’est pour cette raison que le Pape François nous incite à négocier courageusement et obstinément avec le Seigneur. Ce psaume nous ouvre la voie. Alexandre. |